Né en 1959 à Chartres. Maîtrise de sciences et techniques en aménagement du territoire (Tours).
« La cathédrale de Chartres est présente tous les jours pour nous ». Bruno Loire évoque « la conscience, la chance et la fierté d’avoir un quotidien exceptionnel. Nous faisons tout pour que Chartres soit perçue comme la capitale du vitrail. »
Depuis 1986, date de son engagement dans l’atelier familial, Bruno Loire poursuit l’objectif de « mettre les technologies les plus avancées au service des artistes vivants ». Il inscrit ainsi les ateliers dans le développement à la fois artistique et technique, prolongeant l’esprit de son fondateur.
Sa démarche a consisté à ouvrir l’atelier aux artistes selon deux modes : l’un pour la réalisation d’œuvres monumentales, l’autre pour l’incitation à la création, par l’édition de vitraux d’artistes. Le principe est de « tirer » cinq exemplaires en vitrail à partir d’une maquette originale. L’objectif, celui de mieux faire connaître le vitrail de création et ses possibilités hors du champ sacré, de susciter l’attention des collectionneurs et des commandes dans le domaine profane, quotidien. Elle donna lieu à des expositions et l’édition d’ouvrages sur ces vitraux. En vingt ans, se sont succédé une quarantaine d’artistes aux expressions très différentes, dont Vincent Barre, Pierre Buraglio, Robert Combas, François-Xavier Fagnier, Gérard Fromanger, Louis Lemos, Josette Rispal, Joan Miro et Léon Zack.
À l’occasion du projet de la gare d’Austerlitz confié au peintre Valério Adami et réalisé avec Jacques Loire (deux peintures murales, 250 m2, 1986), Bruno Loire constate un dysfonctionnement dans la commande publique d’art monumental qui alloue des projets à des artistes en les laissant seuls face à la réalisation. Son action a donc été de mettre en place un service de mise en œuvre destiné aux artistes commandités. Capacités, compétences et connaissances identifiées de l’atelier sont réunies pour eux : un lieu de travail et de résidence, l’intendance d’un chantier, les connaissances techniques diverses, mais aussi l’appréhension de l’échelle monumentale. Ainsi, de 1986 à 1995, l’atelier d’art mural a produit vitraux, mosaïques (J.-M. Albérola, H. Télémaque), fresques et peintures murales (Jean-Paul Albinet, Peter Klasen, François Morellet).
Depuis 1995, l’activité s’est recentrée sur le matériau du verre pour « servir les demandes des artistes portés aujourd’hui vers des expressions autres, contemporaines. Les demandes des artistes sont déterminantes dans la recherche d’avancées techniques. C’est continuer selon l’énergie du fondateur : on ne dit pas non, on écoute et on se bat pour trouver les solutions. »
Thermoformage et fusing sont devenus les techniques centrales des créations actuelles, suite à la nouvelle génération de fours électriques mise au point depuis une dizaine d’années. Cuissons, trempage de verres thermoformés, feuilletage, double-vitrage et verrières de protection assurent la pérennité des exécutions.
Bruno Loire a développé le partenariat avec des industriels du verre comme Saint-Gobain. Le rapprochement entre techniciens de haut niveau industriel et des artisans d’art progresse aujourd’hui, signe de changement : « désormais, nous avons le même langage ».