Né en 1935 à Bologne. Formation précoce de peintre aux Beaux-Arts de Milan (1951-1954). Rencontre les peintres Oskar Kokoschka en 1951 et Roberto Matta, Wilfredo Lam, à Paris en 1955. Parallèlement à la peinture, il réalise de nombreuses affiches, estampes, lithographies, sérigrahies, couvertures de livres, participe à des livres d’artistes. Auteur lui-même : Les règles du montage : sinopie, Paris, 1988. Réalise des œuvres monumentales, comme par exemple « La Naissance de la Peinture », mur habillé de céramique commandé pour l’école des Beaux-Arts de Cergy-Pontoise (95), en 1981, et des décors pour la scène théâtrale et lyrique (Les couleurs de la musique, projet pour le théâtre San Carlo de Naples, 1997 ; acryliques sur toile pour Le Hollandais Volant, 2002). C’est avec les ateliers Loire que Valério Adami s’initie au vitrail dans les années 1980, où d’autres artistes également classés dans le mouvement de « la figuration narrative » ont créé des vitraux, comme Gérard Fromanger ou Peter Klasen.
Depuis 1957, il expose dans le monde entier : Paris (Musée d’Art Moderne, 1970), Venise, Athènes, Tokyo, Jérusalem, Helsinki, Lisbone (2006).
« Ma façon de penser, c’est le dessin » et « la couleur est l’instrument de lecture du dessin ». La couleur est l’élément psychologique, développée, au cours des années, en un nuancier d’un millier de teintes, reflet précis des sentiments et états d’âme de l’artiste. Bien distinctes sur la palette, les couleurs sont appliquées en aplat. Une même composition peut servir plusieurs œuvres en fonction de ces codes. En relation avec de nombreux lettrés qui ont analysé son travail ou lui ont rendu hommage tout au long de sa carrière (Octavio Paz, Italo Calvino, Lasse Söderberg), Valério Adami crée en 1997 la « Fondazione europea del designo », en liaison avec Jacques Derrida et Carlos Fuentes, organisme qui a pour but de promulguer l’art du dessin – au sens classique de dessein -, si négligé des enseignements artistiques. Dessin et composition sont à la base de son esthétique. On peut y noter un cadrage par cernes sur une zone spécifique de l’image qui montre un envers du décor, un autre espace, qui peuvent être rapprochés des techniques audiovisuelles. La mémoire est sollicitée constamment dans la lecture des formes et des thèmes (emploi de raccourcis de formes, sorte de métonymie picturale, par exemple un revers de semelle dit « pied »). L’homme est le sujet central de ses œuvres qui prolongent ainsi les moyens et théories de la peinture d’histoire classique, par ses références humanistes (rhétorique, littérature, mythologie, lien au théâtre et à la question de la représentation en général, dessin et couleur locale), l’emploi d’allégories et de la nudité héroïque.
Le vitrail intitulé Le Théâtre, (2004) – pendant de La Danse (1991), installé à l’école de Musique et de Danse de Chartres, en 2004 –, est réalisé selon la méthode appliquée pour l’ensemble monumental de la mairie de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), achevé en 1985. L’architecte François Girard, chargé de la construction de l’édifice, avait prévu d’y intégrer une œuvre (1979). En 1982, le choix se porte sur le peintre en raison de son style, où la couleur est circonscrite par le cerne noir. Le peintre y crée une iconographie laïque, liée à la citoyenneté, sous forme allégorique (Le Mariage, Le Fils Prodigue, La Femme, « le passage de la vie et la mort », Ubu Roi, Le Bonnet Phrygien, Le Plein Air, Le Jongleur, huit vitraux de 6.50 x 2,50 m chacun). Avec l’aide de Jacques Loire, Valério Adami a pu faire la synthèse nécessaire à la traduction de ses maquettes et acryliques en vitrail ; une année de travail afin que le sens de son dessin devienne structure de plomb. La technique traditionnelle de verre antique et plomb, sans apport de peinture, est choisie, avec des verres transparents qui répondent au désir de laisser entrer le plus de lumière possible dans le hall d’accueil où les figures monumentales sont disposées symétriquement. La saturation des couleurs permet des projections au sol et s’efface dans la mise en lumière.