Né en 1950 à Paris.
Dès les premières gouaches, en 1968, la présence de la transparence se forme à travers une géométrie et le contraste de trois ou quatre couleurs, qui permettent « la fabrication d’une lumière ». L’artiste développe ces représentations en volume, méthode appliquée depuis cette époque, les peintures pouvant constituer des idées de sculptures, comme par exemple Noctanplasme, réseau en volume grillagé (2005), proche du schéma de la gouache. Sphères, colonnes, onglets, polyèdres complexes, ces formes sont ouvertes, dépliées et redéveloppées en de nouvelles imbrications. « Les sculptures miniatures sont aussi des essais ou expériences pour chercher les accroches de la lumière ». Leur logique et leur proportion en font des prototypes de réalisations monumentales.
Le verre est venu enrichir « les jeux de réponses entre les matériaux de mes sculptures. Mes géométries prennent un sens aujourd’hui via la matière utilisée ». Il apporte un élément de lumière et de couleur, généralement monochrome, travaillé comme point d’articulation nouveau de ses structures. La Croix cistercienne, nommée aussi Marque de reconnaissance est « l’intersection de deux gabions cylindriques » cernés de grillage patiemment emplis d’éclats de dalle de verre jaune pâle, mauves par superposition (Chartres, 1996). Un bloc imprimé en cristal, Prière de laisser un message, montre le parcours d’une ligne contenue dans un volume simple (1994) : « éclairé à la flamme qui vacille, il est encore très proche de l’esprit du vitrail. J’ai compris que le verre doit être suspendu, ne doit pas être maintenu car il doit capturer la lumière ». Bernard Blaise imagine alors des sculptures où le verre tient en suspension, mettant en valeur la transparence de la structure. Les « mobiles à étages » combinent, eux, les jeux d’ombres projetées du métal et du verre dépoli blanc.
La démarche repose sur un travail mental de conception de la forme en deux et trois dimensions, qui vise à « créer un mouvement extrêmement logique, qui marche dans tous les sens ». La recherche d’une économie – « le comment faire moins ? »- guide impérativement son élaboration et sa réalisation.
Autre pan de recherche où le verre a été associé, « la sculpture d’onglets ». Pluie du matin se compose d’onglets de zinc et d’une sphère de cristal posés sur un miroir (1995). La lumière y transforme les pleins en vide, l’onglet devient une ligne oscillante, à la limite de la transparence et du miroir. « Les onglets dessinent des formes pures. Chercher le maximum d’effet avec le minimum de matière. C’est un visuel qui parle à tout le monde, aussi aux mathématiciens et géomètres, l’ellipse étant la coupe à 45° d’un cylindre. Il n’y a pas de voies tracées d’avance. Mes sujets sont universels. C’est la pureté de la définition de mon sujet de base qui m’amène tout. La clarté de l’idée fait aussi que l’on imagine que c’est pur, on sublime le travail ».
La logique du langage est également poussée jusqu’au bout par les titres comme Analphabet du XYe siècle, une Méthode pour l’apprentissage du dé-lire (bronze, 1995), ou Je ne peindrai qu’en présence de Mona Lisa (2001). Les œuvres se laissent découvrir dans le parc du château de Maillebois (Eure-et-Loir), et transformer par les lumières des cristaux de glace en hiver. Sphères flottantes, sculptures pliables (2005), processions de « pompons »… « Malgré les matières coupantes, piquantes, mon travail est mystérieux, mais pas inquiétant. J’établis des stratégies pour trouver l’emplacement du sujet dans la nature. Par chance, le verre peut envoyer un éclat, et on ne comprend pas ce qui se passe. Les sculptures sont plus ou moins visibles ou mises en valeur en fonction des jours, comme les vitraux. Les pièces en grillage et dalle de verre demandent à être vues en demi-lumière, en pénombre des bois. Le feuillage tamise une lumière généreuse, la forêt devient une cathédrale de verdure ».