Née en 1960 au Raincy.
Né en 1956 à Paris.
Thierry Duchesne mène de front la sculpture (métaux, bois) et une œuvre graphique prolixe et très variée. Depuis 2004, il crée aussi des sculptures-mobiliers (métal et verre), ouvrages uniques, où l’union des matières est toujours au service d’un dessin, comme la Cathèdre de Fulbert (2006), conçue à l’occasion du millénaire.
Catrine Duchesne découvre le verre aux ateliers du Centre International du Vitrail en 1998. Elle intègre les techniques du vitrail au sein de ses sculptures et de celles qu’ils réalisent ensemble. Depuis 1985, leur atelier est à Fresnay-l’Évêque (Eure-et-Loir), où naissent installations éphémères (land art, sculptures monumentales, 0rléans, 2003) et sculptures-vitraux du collège Jean Monet, La Loupe (Eure-et-Loir), 2001.
L’exercice de copie de la Crucifixion de la baie de la Passion de la cathédrale de Chartres (1145-1155) a été pour Catrine Duchesne une véritable libération liée au retour au dessin, à la peinture, en somme au métier : « c’était comme si j’avais dessiné l’original ». L’expérience d’entrer en contact avec la sensibilité du moyen âge et d’ainsi « traverser le temps », l’a amenée à renouveler sa pratique artistique, le verre en étant devenu l’élément conducteur.
L’intégration du verre dans la sculpture y apporte la dimension de la couleur, un surcroît de lumières et de matières. Dans l’atelier, des sculptures-maquettes dans la tradition du modello, sont destinées à présenter les effets de matière du verre et à être réalisées en grandes dimensions. Leurs sculptures nous entraînent dans diverses voies, dont celle de l’architecture. Thierry Duchesne souligne que « la sculpture tend à créer des espaces ». Même dans des zones inattendues, comme le toit d’une véranda. Ainsi, Feuillages, est une sculpture-vitrail faite de lames de verres fusionnées et thermoformées (2004), qui apporte une solution originale à la fois au traitement de la lumière et à l’articulation d’espaces intérieurs distincts.
Les vestiges de l’église Saint-Lubin à Yèvre-le-Châtel (Loiret) ont accueilli en 2002 une sculpture-vitrail monumentale, proposition pour recréer un espace et redonner une atmosphère à cette ancienne église. Une structure triangulaire au sol porte trois lancettes, où vitrail (fusé et thermoformé), métal et vide se conjuguent et viennent s’inscrire dans l’axe des baies béantes du bâtiment. Cette réalisation, qui traduisait aussi pour Catrine Duchesne « le besoin de faire des vitraux en grand », a été par la suite transformée en « paravent modulable ouvrant ou fermant l’espace, qui transforme les proportions de l’architecture intérieure tout en en restant indépendant ».
Les Tours de lumières (2006) conçues en référence aux églises de bois du moyen âge, forment, par de grands bois et de grands verres, une structure architecturale où l’on est porté à entrer.
Le mouvement giratoire est intégré à leurs sculptures à partir de 2003. Avec la Fontaine à girouettes, hôpital de Courville-sur-Eure (Eure-et-Loir), 2006, « ce ne sont plus les gens qui tournent autour du vitrail, c’est le vitrail qui tourne autour des gens ».
Un Cadran solaire – inauguré en juillet 2006 – témoigne de la réflexion sur la couleur, la décomposition de la lumière et le mouvement des ombres. Il est l’aboutissement d’un projet pédagogique d’une année mené par Catrine Duchesne avec les enfants de l’école privée de Janville (Eure-et-Loir). Trois lames de verre de couleurs primaires sont constituées de carrés peints à la grisaille par les enfants, qui forment des projections au sol, avec à midi la superposition totale des trois couleurs. « Apprendre le vitrail aux enfants c’est aussi aller dans le sens de Fulbert, artiste musicien, qui il y a mille ans a marqué son époque par ses enseignements pluridisciplinaires. »