Née en 1982 à Chartres. Elle obtient en 2003 son brevet des Métiers d’Art qu’elle complète par des stages dans des grands ateliers de restauration en France (Michel Petit, Anne Pinto, Isabelle Baudoin) et en Angleterre (ateliers Strobl à Canterbury). Durant ses études elle réalise également des vitraux chez des particuliers, avec l’aide et les conseils techniques de Pierre Millous. Depuis 2004, elle travaille aux ateliers Lorin-Hermet-Juteau de Chartres et développe un travail de sculptures associant la vue, le toucher, le mouvement et l’ouie.
La conscience d’avoir un patrimoine nourrit la réflexion d’Élodie Vally sur le passage du temps qui s’inscrit dans les pierres, les verres, les métaux. Au cours de son travail, elle découvre les signes cachés laissés par les tailleurs de pierre et par les verriers qui ont restauré des baies, qu’à son tour elle a en main. Son « amour pour les choses anciennes », elle dit le devoir sans conteste à la cathédrale de Chartres. « Elle est très présente dans ma vie, elle me ressource. » Cet attachement l’a conduite à vouloir restaurer et participer à la conservation de ce patrimoine et ainsi, à choisir le vitrail. Ce lien se retrouve dans ses sculptures qui associent deux matériaux nés des arts du feu, les métaux rouillés et les verres teintés dans la masse. Elle aime réutiliser les matières qui ont une histoire. La couleur des degrés d’oxydations, des corrosions sont mises en valeur et confrontées au verre dans leurs aspects opposés, respectivement pauvres et nobles.
Ses installations tendent « à réunir plusieurs formes d’art » dont la peinture, la sculpture et la création sonore. Elles se font dans un esprit d’ouverture, la participation des spectateurs étant requise, ou bien acceptée, lorsqu’elle se manifeste spontanément.
En septembre 2005, Élodie Vally installe une œuvre dans le parc du foyer de vie de Courville-sur-Eure (Eure-et-Loir), nommée A perte d‘el, en collaboration avec Élyane Vally, peintre, et Élise Le Néannec. Elle est constituée de peintures sur toile, métaux, éclats de dalle de verre, et accompagnée d’une bande sonore, « mélodie récurrente, cynique, faite de bruits mécaniques ».
Les patients du centre ont pris part à ce travail en apportant l’idée des clefs suspendues, visibles de part en part. Élodie Vally souligne l’importance de « faire une œuvre pour eux » et rappelle le moment d’ouverture intense et unique où « ceux qui ne possèdent pas les clefs » sont venus apporter d’eux-mêmes ce sens à l’œuvre. Celle-ci est à nouveau exposée en juin 2006 dans le parc de la fondation d’Aligre à Lèves (Eure-et-Loir). Roulenvers est un manège tournant, réalisé pour l’exposition du Tertre des arts à l’Hôtel-Dieu de Chartres, en décembre 2005. Cette structure motorisée faite de métaux montre le goût de son auteur pour la géométrie des formes et pour les mouvements circulaires, les cycles, sonores et visuels. Des morceaux de verres de couleur sont suspendus à ce mobile géant.
Dans le même esprit, l’installation pour le festival Prise de Terre d’Arnouville en septembre 2006, invite le spectateur à créer la bande sonore par l’entrechoquement des métaux. Elle-même musicienne, Élodie Vally prépare des créations sonores à partir de bruits enregistrés