Né à Fürth (Bavière) en 1960.
Artiste verrier. Formations en langue française, histoire et littérature à Paris, puis au métier du vitrail, à partir de 1991, avec le maître verrier Victor Cot-Dezande, à Maintenon (Eure-et-Loir), qui lui confie la succession de son atelier en 1999. Enseigne le vitrail au GRETA de Chartres de 2000 à 2002. En 2005, Gerd Fanslau se construit un nouvel atelier à Chartres.
Gerd Fanslau a réalisé les maquettes de Gérard Lardeur pour les édifices suivants : église de Bords (Charente-Maritime), 1997 ; église Saint-Sauveur (Finistère), 1999 ; église de Matha (Charente-Maritime), 2000-2001 ; cathédrale Notre-Dame de Calais (Pas-de-Calais), façade occidentale, 2001 ; église de Bannalec (Finistère), 2001-2002 ; église de Biron (Dordogne), 2005 ; église de Saint-Just-Luzac (Charente-Maritime), 2005-2006.
Parmi ses réalisations personnelles d’ensemble, celles des églises de Friaize (Eure-et-Loir), 2002-2004 et d’Orrouer (Eure-et-Loir), débutée en 2002.
« La cathédrale de Chartres est un voyage dans le temps, c’est retrouver les origines du travail ». Gerd Fanslau œuvre avec le langage traditionnel du vitrail, verre soufflé et plomb, à l’exclusion de toute peinture. « Je veux que le vitrail soit vivant, ait des mouvements internes ». Sa vigueur vient du graphisme qui contient la couleur, visible par exemple dans le vitrail Chemins (1998), ou encore à l’église de Friaize (Eure-et-Loir). Gerd Fanslau y a défini le programme par une symbolique géométrique et colorée qui associe transparences et opacités. « Une progression de couleurs chaudes s’avance vers le chœur. L’amande symbolise le Christ, le cercle la divinité, le carré est l’homme qui s’avance vers le divin. Au nord, la colombe qui s’en va, qui monte, surmontait le baptistère, car il a été déplacé depuis ».
Si le vitrail naît avant tout de l’architecture intérieure et que l’auteur se donne le temps de « voir là où la lumière va tomber », il tient aussi à prendre en compte l’édifice dans sa géographie, s’en approcher à pied tout d’abord, « y aller doucement », comme méthode de préparation. La position particulière de l’église d’Orrouer, vestige d’un village disparu, aura sans doute une résonance au sein des vitraux.
Un « panneau cistercien », créé à l’occasion du millénaire de la cathédrale, nous en propose les entrelacs, mariant cinq tons de gris, et « la forme romane » de l’arc en plein cintre qui le termine (2006). Au-delà de lui-même, ce choix nous renvoie à l’actualité de l’esthétique cistercienne dans le vitrail contemporain, quelles que soient les techniques verrières employées.
Gerd Fanslau confie que son parcours artistique s’est tissé au gré de ses rencontres et de ses amitiés. Victor Cot-Dezande a travaillé avec des artistes depuis les années 1950. Il a réalisé des maquettes de vitraux de Gérard Lardeur, et c’est ainsi que Gerd Fanslau est amené à le rencontrer, vers 1996, puis à exécuter ses ultimes créations. Les projets qu’ils avaient en commun pour les églises de Biron et de Saint-Just-Luzac ont abouti avec la collaboration des fils de Gérard Lardeur, Alexandre Lardeur, photographe, et Thomas Lardeur, sculpteur. À l’église de Biron, l’ensemble de vitraux s’accompagne de sculptures placées devant les fenêtres aveugles. À l’église de Saint-Just-Luzac, se retrouve le système déployé à la façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Calais, où des pans verticaux de miroir à deux faces sont disposés perpendiculairement au vitrail. Ce jeu décuple la cinétique naturelle de la lumière, rompt la linéarité de la lecture de la composition faite ici d’un réseau de plomb de trame irrégulière, traversé de bandes verticales fortement contrastées, alternant transparence des tons de gris et vivacité des séléniums orangés, rouges, jaunes. Cette micro-architecture fait que la vision change à chaque pas. Des projets de création de vitraux sont envisagés, où Gerd Fanslau et les fils de Gérard Lardeur pourraient associer les matériaux qu’ils travaillent respectivement, comme la photographie, l’inox et le verre.