Né en 1946 à Pouzauges.
Formation de peintre à l’école des Beaux-Arts de Nantes. Plasticien en environnement pour la ville de Chartres depuis 1987. Son travail personnel se développe par la peinture, la sculpture mixte incluant des vitraux, et aussi par la scénographie d’expositions dont il crée chaque élément. Réalise l’exposition d’œuvres monumentales de Salvador Dali (place Vendôme, Paris, 1995) et celles du groupe Hermès : œuvres d’orfèvrerie de Puiforcat, Jardins de Bagatelle, 1995 ; Les Traces du Cheval à Paris, exposition présentée aux États-Unis en 1996.
Par ses scénographies et ses œuvres sculptées, Gilles Ganachaud conduit sa recherche sur « le rapport d’espace entre la couleur et le volume », ou comment couleurs, lumières, matériaux et sons interviennent dans la construction et l’appréhension de l’espace, que celui-ci soit en extérieur ou intérieur, et quelles qu’en soient ses échelles. Ses réalisations jouent sur la mixité des matières et des formes, comme des sujets. Sensible à l’écologie, Gilles Ganachaud nous incite à cette réflexion sur les changements d’état des natures qui composent notre monde, et où la pollution est devenue, à bien des égards, « la couleur locale » de notre temps.
Les Arbres de lumières, peinture sur altuglas (2004) font une allusion à une idée de vitrail-sculpture, destiné à l’espace urbain. Les nouveaux aménagements de la ville de Chartres ont conduit à couper des arbres. Gilles Ganachaud souhaitait les rappeler en plaçant « des lumières de verre et des ors dans les enfourchements ».
« Avec les travaux, on s’aperçoit de la richesse cachée des sous-sols de la ville, de notre histoire avant la construction de la cathédrale ». La géologie, la gemmologie, l’archéologie sont sources d’inspiration de ses œuvres qui nous renvoient à « l’écologie, les rythmes de vie et les rythmes de mémoires ». Lumières du sol (dalles conçues pour l’an 2000) sont « des rêves de lumières, à la recherche de paysages imaginaires dans le sol ».
Un premier élément de parcours incrusté dans le sol, mémorise l’incendie de la cathédrale (rue aux Herbes, Chartres, 1994). La légende rapporte que les verres et les plombs fondus auraient formé un torrent jusqu’à l’Eure. Cette sculpture composée de verres incrustés rougeoyants évoque ce « marquage de l’espace urbain ; la ville de Chartres a son sous-sol incrusté de tessons de verre ».
Les carrières de Berchères regorgent de couleurs différentes de terres, de résidus de verre et de cuivre qui lui inspirent des « sculptures mixtes ». Les veines alvéolées de ces pierres sont comblées d’éclats de dalles de verre bleues « chartraines », tonalité par ailleurs dominante de ses œuvres. « J’ai été initié au bleu par Gabriel Loire avec lequel j’ai eu la chance de collaborer peu de temps avant sa disparition et auquel je rends hommage. »
De la transposition de sa peinture sur le matériau du verre, est venue l’idée, vers 1999, d’œuvres entièrement consacrées à la lumière, peintes sur les deux faces d’une feuille d’altuglas, où « les jeux sur les strates de peintures » obstruent la lumière sur l’envers, et la recherchent sur son endroit par des enlevés. La réflexion sur la mixité minérale donne naissance, vers 1992, au thème des Mutations, seul aspect figuratif de son œuvre. Il crée un bestiaire moderne, peuplé d’êtres hybrides, inspiré aussi d’une forme de mixité aquatique, telle la lagune vénitienne, qu’il fréquente régulièrement, et qui représente à ses yeux un vivier des possibles, des imaginaires. « Ma première peinture en référence à la lagune est déjà une interprétation de la pierre de Berchères par les couleurs de sables, de blancs et de bleus. La lumière vient par-devant, les bleus sont plus lointains » (Lagune, 2004)
La sculpture-vitrail monumentale Vingt-et-une-Femmes-Vingt-et-un-Siècles, exprime l’idée d’« êtres en attente de vivre un autre monde » (2006). Œuvre mixte composée d’un verre thermoformé aux effets de loupe, éclats de verre inclus dans de la résine, verre antique sérigraphié, or fusionné, miroir au sol, fer à béton, réalisée aux ateliers Loire.
Calendrier du XXIe siècle (2000) représente « les mutations du carré » (quatre dalles de verre sur socle, incrustées de cuivre, d’éclats de pierre, serties de cuivre, terre, résine, métal). Avec la récente série Les Extractions (6 pièces, 2006) « au hasard des formes, j’ai retrouvé l’origine de mon travail. Il s’est terminé par le concept même, l’idée première ».