Né en 1952 à Bois-Colombes.
Sculpteur et peintre, diplômé de l’école des Beaux-Arts de Paris en 1974 et des Beaux-Arts de Kyoto en 1978. Séjour et exposition à la Cité Internationale des Arts de Paris en 1981. Licence d’arts plastiques à l’université de Paris en 1982. En 1978-79, voyage sur tout le continent asiatique et aux États-Unis. Depuis 1976, participe à de nombreuses expositions en Europe et au Japon (Musée Tekisui, Kobé, 1978).
Guy Novelli sculpte le bois et les métaux. Les sculptures monumentales de bois polis mettent en valeur la forme naturelle du matériau. Depuis plusieurs années, les paravents d’acier sont les supports de ses recherches, associant peinture et sculpture, réseaux gravés de vides et de pleins, transparences et miroitements. Il reconnaît une influence asiatique dans ses œuvres, même s’il n’existe pas de tels paravents au Japon. Il collabore avec un ferronnier et ami pour concevoir de nouvelles formules d’articulation et d’équilibrage de ces sculptures.
En 2004, Guy Novelli se tourne vers le verre pour des plateaux de tables aux assises sculptées en métal. La traduction d’un de ses paravents que Bertille Hurard réalise, lui ouvre des perspectives nouvelles et enrichissantes. « Le verre a un côté évanescent, non réel. Avec l’inclusion d’oxydes métalliques dans le verre, le rapport du vide et du plein va encore devenir autre chose. »
À l’origine de toute sculpture, il a toujours des encres de chine sur papier blanc, inspirées directement de formes végétales, et que Guy Novelli appelle ses « dessins ». Dans le jardin qu’il cultive depuis vingt ans derrière son atelier – hortensias, bambous, lauriers-palmes, valérianes, et autres essences foisonnantes où vivent ses sculptures –, il exécute des dessins très rapides pour « saisir ce qui passe dans le regard, saisir la nature ou son esprit ». Ce n’est pas une calligraphie, mais un rapport d’échanges entre le modèle et sa représentation, source de « plaisir et de joie ». « J’ai un rapport poétique de dialogue entre la fleur, le geste, et les maladresses qui surviennent, la forme simplifiée et sa source cachée. »
La transcription du dessin sur les « aciers communs et épais » est très longue, mais elle lui conserve toute sa spontanéité, son énergie première. Les noirs donnent les formes des découpes de l’acier, les blancs se transforment en vides. Travail ardu qui doit « faire que le dessin gagne sur la fonction, à l’opposé du design ». « Ma démarche est d’aller chercher, non pas le beau, mais le vivant. C’est un devoir de rendre vivant son art, de rester toujours vivant, de respecter le vivant ».
La coloration vient ensuite par application de cuivre sur différents métaux et par « les rouilles qui viennent lui donner vie ». Le dessin de départ guide là encore l’écriture des gris et des couleurs chaudes, les rapports de brillance, de matité et de transparence ; le léger volume du dessin « prend les lumières ». Par économie de moyens, le contraste obtenu tend vers la richesse des argents et des ors.
Guy Novelli aime aussi « le rapport aux saisons » qui organise le travail et détermine la coloration finale. Les paravents sont préparés en été pour être oxydés l’hiver au jardin, par le temps et les éléments. La patine s’obtient au bout de six mois, durée variable selon les couleurs souhaitées.
Projection d’ombres, effet de miroirs, la lumière oblige à de nouvelles lectures qui nourrissent la méditation et la sérénité. « Une œuvre d’aspect complexe et très animé repose les gens plus qu’une œuvre plate. C’est un monde qui n’est pas défini, qu’on découvre en bougeant. C’est vous qui faites bouger l’œuvre. »
« Le paravent est une membrane. Je le ressens comme une séparation entre deux mondes, entre visible et invisible, ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas. Si on ne part pas de cette démarche métaphysique au départ, cela ne vaut pas la peine. On ne peut pas tricher sinon cela devient de la décoration. »