1934, Uccle (Belgique) – 2005, Monaco.
Étudie l’architecture jusqu’en 1955. Commence sa carrière de dessinateur en publiant dans la presse-magazine new-yorkaise à partir de 1960. Connu par ses images avec leurs répertoires de formes simples et récurrentes comme le fameux personnage en manteau et chapeau, mais aussi les mains, oiseaux, envols, planètes, bateaux, arbres et villes, souvent évocatrices des interrogations de l’homme face au monde ; celles-ci sont visibles dans ses sculptures de bronze, comme la série titrée Pensée (1996) ou encore, à proximité du casino de Knokke-Le-Zoute, l’homme assis sur la grève, couvert et découvert par les marées, intitulé La mer, ce grand sculpteur (1997). Musées et galeries du monde entier ont exposé ses dessins, affiches, peintures, céramiques et sculptures, et organisé des rétrospectives dont celle du musée des Arts Décoratifs de Paris (1971), du Japon (1985 et 1995), des États-Unis (Metropolitan Museum of Modern Art, New York, 1990) et d’Italie (Florence, 2005). Réalisateur de courts-métrages et de films d’animation télévisuels, il fut parfois acteur, comme aux côtés de Patrick Dewaere dans F comme Fairbanks (1975).
Aquarelles, lithographies, estampes, eaux-fortes, aquatintes, sérigraphies ou collages servent ses très nombreuses illustrations de textes de poètes et auteurs renommés : Giorgio Soavi (1967), Franz Kafka (1973), Jorge Luis Borges (1974), Ray Bradbury (1979), Guillaume Apollinaire, Jacques Prévert, Boris Vian (1980), Romain Gary etc., sans oublier la Déclaration universelle des droits de l’homme (Amnesty International Belgique & Fixot, 1988) ni son propre ouvrage, La mort d’un arbre (texte et aquarelles, éditions Alice, 1973). Il aborde l’art monumental pour des stations de métro, à Bruxelles (1974) et à Londres (1975), des décors de théâtre et d’opéra (Suisse, Italie, Belgique), ou encore une tapisserie de 80 m2 tissée à Aubusson (Palais des Congrès de Monaco, 1989). Il commence à sculpter à partir de la fin des années 1980, sur bois, puis en d’autres matériaux. La Fondation Folon réunit ses œuvres à la ferme du Château de La Hulpe en Belgique, inaugurée en 2000.
La période où il réalise ses vitraux, de 1991 jusqu’à sa disparition, est celle de ses plus nombreuses créations monumentales, principalement des sculptures de bronze et de marbre (réalisées à Pietrasanta, Italie) et une mosaïque représentant une colombe – La liberté – (Viareggio, Italie, 2005).
Les vitraux de Folon ont été créés pour des chapelles du sud de la France, Mont-Angel, 1992 ; la chapelle de Pise (Gard), 1998 ; Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), chapelle des Pénitents Blancs, en Belgique à l’église Saint-Étienne de Waha en 2005, et à l’hôtel Monte-Carlo Bay (Monaco). Il avait débuté à Monaco par un ensemble sur le thème de la Création du monde (chapelle privée du domaine des Trois Monts, 1991).
La capacité de créer une image à partir d’un texte, éprouvée par ses illustrations littéraires, le relie à la tradition du vitrail. Le fait d’être aquarelliste et illustrateur, habitué à changer de technique et familier des questions d’échelle, le préparait sans doute aussi à cette discipline dont il a utilisé le procédé de base : verres montés au plomb, sans traitements de peinture, sauf lorsqu’il y a la nécessité d’un trait de grisaille ou d’un dégradé gravé à l’acide pour préciser certains détails. La gamme de verres est étendue en teintes et matières (verres antiques, plaqués, dichroïques, opalescents et imprimés).
Il crée en 1997 à l’église Saint-Amand de Burcy (Seine-et-Marne) – XIIe et XIIIe siècles – une des rares hagiographies contemporaines. Dédiée au saint patron, elle est teintée d’un motif issu de l’iconographie médiévale, la main sortant des nuées. Répétée dans les baies, elle indique la volonté divine face au serpent, les œuvres du saint (arbres aux églises), ou encore son intercession en faveur du condamné (thème du gibet).
Il y a eu également la rencontre avec la famille Loire qui a réalisé tous ses vitraux et lui a rendu hommage par une exposition (Chartres, 2006).
Inspiré par le vitrail, Jean-Michel Folon écrivait, vers 1991 :
« Vous êtes seul devant la feuille blanche. Vous couvrez d’eau la surface du papier. Vous y déposez quelques couleurs. Avec l’espoir qu’elles donneront l’illusion d’une lumière intérieure. Mais c’est impossible. Il n’y a aucune lumière de l’autre côté du papier. Puis un jour vous venez à Chartres. Vous voulez apprendre l’art du vitrail. Vous partez à la rencontre de nouveaux amis, qui vous aideront de leur expérience. Avec le maître verrier, vous choisirez les couleurs. Vous aurez toujours à l’esprit vos idées de transparence et de lumière. Et le miracle va enfin se produire. La lumière du jour va allumer votre vitrail. Le soleil va lui donner la vie et le mouvement. Votre création va se modifier à chaque instant, selon l’heure du jour. Vous avez enfin réalisé une image vivante. » (in Vitraux d’artistes, E.V.T.A., Ateliers Loire, Lèves, 1993)