Claude Viallat
Église Notre-Dame-des-Sablons, Aigues-Mortes (Gard)
Témoin de l’embarquement de St Louis pour les croisades, l’église d’Aigues-Mortes est dédiée à la Vierge sous le nom de Notre-Dame-des-Sablons. Construit au XIIIe siècle, l’édifice actuel est constitué d’un ensemble où s’entremêlent les parties gothiques aux remaniements des XVIIe et XVIIIe siècles.
En 1989, le père Maurice Archet prit l’initiative de doter les 31 baies de son église de vitraux modernes. Avec le soutien du maire d’Aigues-Mortes et du ministère de la Culture, le projet de création est confié à Claude Viallat qui venait de réaliser les 11 fenêtres du choeur gothique de la cathédrale de Nevers, également dédiée à la Vierge. Cette expérience et l’intérêt de composer une oeuvre complète, d’une parfaite cohésion, pour un édifice sobre et dépouillé, le conduisit à accepter. Toutefois pour ce chantier, Claude Viallat ne souhaitera pas utiliser les techniques traditionnelles du vitrail serti au plomb comme à Nevers. Il mettra au point en collaboration avec le verrier Bernard Dhonneur un nouveau procédé de feuilletage du verre antique gravé.
Les thèmes retenus par le père Maurice Archet et l’artiste seront exprimés par une symbolique des couleurs propre à Claude Viallat.
La transcription de la Trinité, dans les baies du choeur, est rendue par une composition de roses à l’or, rouges et jaunes associés au bleu.
Les chapelles latérales portent des dédicaces aux pulsions maléfiques et bénéfiques avec l’introduction du jaune citron et du vert. Les fenêtres hautes, réservées à une interprétation naturaliste, évoquent le ciel méditerranéen et les salins par des dégradés qui illuminent les parties hautes de l’édifice.
La rose de la façade ouest, quant à elle, exaltera la croix comme signe du Christ Sauveur et de l’unité des chrétiens.
Marc Couturier
La présence des vitraux de Marc Couturier dans l’église d’Oisilly est intimement liée à la restauration de l’édifice. Leur création, souhaitée dès le début du projet, s’est presque imposée quand les travaux entrepris eurent révélé la qualité architecturale de l’église.
Oisilly est un petit village de Côte-d’Or, à l’est de Dijon. Son église, inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, date du 12e siècle. Un acte de donation, établi en 1134 par l’évêque de Langres, en présence de Bernard de Clairvaux, la rattache à l’abbaye de Bèze. C’est la première mention de l’église Saint-Léger d’Oisilly.
Les vitraux de la nef, traités en grisailles, sont inspirés des « Dessins du 3e jour » de Marc Couturier évoquant des paysages et ceux du choeur, en verre gravé, conçus à partir d’un agrandissement photographique d’une feuille d’aucuba, avec des bleus-verts et des orangés-dorés, évoquant la lumière des étoiles. Ainsi l’ensemble des vitraux s’appuyait sur un thème biblique, le 3e et 4e jour de la Genèse. Leur aspect formel semblait devoir s’inscrire harmonieusement dans l’architecture et le décor de l’église, et de plus tenait compte de la spécificité des différents espaces liturgiques : lieu du baptême, lieu du pardon, assemblée des fidèles, choeur.
Le visiteur qui entre pour la première fois est d’abord frappé par l’harmonie des volumes, la sobriété et en même temps la force de l’architecture, par l’ambiance de calme et de sérénité créée par la lumière des vitraux. Mais il est aussi invité à un véritable parcours initiatique dans lequel il ne rencontre que des oeuvres symboliques de grande qualité, chacune à son exacte place et auxquelles s’intègrent les vitraux. (L. Ladey)
Louis-René Petit
Ses créations
- 17 : Charente-Maritime
SAINT-SORNIN : Église St -Saturnin (Ph. OUDIN, arch.) - 19 : Corrèze
CLERGOUX : Église - 22 : Côte d’Armor
LANRIVAIN : Chapelle du hameau de St-Antoine (PERROT, arch.) - 29 : Finistère
ST-JEAN-DU-DOIGT : Église (LEFÈVRE, arch.) - 38 : Isère
EYBENS : Église - 45 : Loiret
ORLÉANS : Rue Bretonnerie, Banque S.B.O.
BEAUGENCY : Musée Régional (A. LEMORT, arch.)
MONTARGIS : « Grand-Clos », Collège, Préau (CHATELIN, arch.)
ST-BENOIT-SUR-LOIRE : Abbaye de Fleury, crypte Saint Mommole - 52 : Haute-Marne
MONTIER-EN-DER : Église-Abbatiale, Nef/Collatéraux (MUSSO, arch.) - 75 : Ville De Paris
PARIS : rue Gare de Reuilly, Chapelle, Congrégation M-Postel - 79 : Deux-Sèvres
BRESSUIRE, Église (JEANNEAU, arch.) - 84 – Vaucluse
GORDES : L’église abbatiale de Sénanque - 86 : Vienne
BOURESSE : Église, Nef/Transept - 93 : Seine-Saint-Denis
NOISY-LE-GRAND : Place Georges Pompidou, église, Nef - 95 : Val-d’Oise
CERGY-PONTOISE : École de l’ESSEC, Lieu de Silence - SUISSE
HAUTEVILLE : Église paroissiale
David Rabinowitch
- Cathédrale Notre-Dame du Bourg, Digne (Alpes-de-Haute-Provence)
Gérard Garouste
Gérard Garouste, peintre français, est né en 1946 à Paris.
Formé à l’école des Beaux-Arts de Paris, il vit et travaille à Paris et à Marcilly-sur-Eure.
Il s’intéresse à de nombreuses formes d’expression : littérature, art théâtral, sculpture, gravure, dessin, peinture, et aussi à la mythologie. «Ses tableaux sont souvent des fictions théâtralisées qui respectent les exigences de la grande peinture de genre».
Depuis près de trente ans, il a entrepris de renouveler «la peinture d’histoire».
«Il se laisse porter par les associations d’images, par les réminiscences, s’appropriant des scènes de tableaux anciens pour les revisiter à travers sa propre imagination créative. Sa foi dans la peinture figurative repose sur la vertu de celle-ci à susciter l’énigme au-delà de ce qu’elle représente en toute évidence. Il estime que la peinture n’a pas simplement pour fonction d’être regardée. Elle est, pour lui, porteuse d’échos intellectuels, culturels, et elle incite à réfléchir, même si l’intelligence est amenée parfois, en cherchant à comprendre, à s’égarer» (1).
Peintre très coté, on retrouve ses œuvres dans de nombreux musées, de Milan à New York. Quelques unes de ses œuvres ont été acquises par la Fondation Cartier, d’autres sont entrées à l’Élysée.
Pour l’église de Talant, il réalise un des projets les plus importants avec la création de quarante-six vitraux monumentaux.
Église Notre-Dame – TALANT (Côte-d’Or) Atelier Pierre-Alain PAROT à Aiserey – 1998
L’église a été construite au début du XIIIe siècle.
Classée Monument Historique, la commune décide dans les années 1990 d’étendre la restauration aux quarante-six fenêtres. Pour cet ambitieux projet, la DRAC, la DAP, le conseil général de Côte-d’Or, la Fondation Gaz de France sont mobilisés. Un concours est organisé en 1995 où trois finalistes devront être départagés. Pour l’épreuve finale, ils doivent présenter une maquette à l’échelle 1/10 sur le thème de la Vierge Marie. Gérard Garouste est sélectionné.
Avec le soutien de l’abbé Ladey, membre de la commission diocésaine d’Art Sacré de Dijon, il établit son programme iconographique. Puisées dans les textes canoniques et apocryphes, les scènes de l’Ancien Testament occuperont la partie nord de l’église, celles du Nouveau Testament la partie sud, jouant sur les correspondances entre les deux livres. À l’Ève, côté nord, répond «La femme revêtue de soleil» côté sud, symbole de la nouvelle Ève libérée de tous péchés. Une des originalités de cet ensemble est le choix de quatorze femmes de la Bible qui, répondant au thème de l’Apocalypse lié à la Nativité et à la deuxième naissance, portent en elles l’Espérance du Salut.
En renouant avec le vitrail traditionnel par la technique employée et par le style figuratif, il faut, avec l’œuvre de Gérard Garouste, dépasser la représentation pour aller à l’interprétation.
(1) « L’Aventure de l’art contemporain » par Lionel Richard
François Rouan
Église Saint-Jean-Baptiste, Castelnau-le-Lez (Hérault)
L’église de Castelnau-le-Lez fait partie de la grande famille des églises fortifiées du midi de la France. Elle présente un superbe portail roman dégagé lors de la restauration, des vestiges de mâchicoulis et des encorbellements disposés en tête des contreforts pour assurer à l’origine la défense de l’édifice. Les recherches ont mis en évidence l’existence jadis d’une couverture en dalles de pierre et d’un chemin de ronde.
François Rouan a conçu neuf verrières en verres plaqués, gravés et peints à la grisaille dans l’atelier Jacques Simon à Reims.
« La barbarie pour moi, ce pourrait être d’utiliser l’église Saint-Jean-Baptiste comme un lieu d’exposition autre pour mes travaux de peinture. J’ai été immédiatement impressionné par la suprême élégance et le caractère de l’église forte, mais il m’est apparu aussi qu’un problème majeur se poserait au maître d’oeuvre des vitraux : il lui faudrait absolument tenter de rééquilibrer par l’imposition de nouvelles verrières le cortège ombreux du chur et de la paroi médiévale trop violemment éclairée par les larges fenêtres fin XVIIIe.
Cet écart, cette rupture constante entre les deux parois ont déterminé une volonté d’écriture d’aujourd’hui immergée dans un « espace-couleur » spécifique, en tension avec le mur d’ombre : une poétique délibérée en forme de gageure par le travail de la grisaille proche des plus anciens modes de traitement du vitrail. Il s’agit de tenir ensemble les échos de cette histoire ancienne dans un filet lumineux dont le déploiement, je l’espère, tentera de produire une sorte de musicalité sérelle.
Le matériau figural de la grisaille dans cette maison dédiée aux Baptistes cherche par le déploiement des signes à évoquer un parcours symbolique entre mort et naissance… » (François Rouan).
Gilles Rousvoal
Gilles Rousvoal, artiste français, est né en 1948 à Vitry-sur-Seine.
Formé à l’école des Beaux-Arts de Paris, puis dans l’atelier d’art monumental de Jean Bertholle, il enseigne l’art du vitrail à l’école des Beaux-Arts de Paris et également dans les universités d’été du Centre International du Vitrail.
Dès 1983, il expose ses projets de vitraux et réalise de nombreuses créations monumentales pour des édifices anciens ou modernes : églises de Mouton, Jalognes, Pont-Sainte-Maxence, Saint Joseph de Pontivy, Lestard, Saint-Aspais de Melun, Puiseaux, cathédrales de Coutances, de Nevers, etc…
Consultant auprès de l’atelier Duchemin, il collabore avec de nombreux artistes pour la réalisation de grands chantiers de vitraux : J.M. Alberola, D. Rabinovitch, A. Nemours,
C. Cuzin, Sarkis, R. Morris, C. Benzaken, P. Buraglio etc…
En 2004, la commande publique le retient pour la création et la réalisation de deux nouveaux chantiers :
- cinq verrières pour l’église Saint-Crépin à Château-Thierry
- deux verrières pour l’église Saint-Étienne à Brie-Comte-Robert
Église Saint-Crépin – CHATEAU-THIERRY (Aisne) Ateliers DUCHEMIN à Paris – 2004
L’église Saint-Crépin a été reconstruite au XVe siècle, vraisemblablement à l’emplacement d’une chapelle du Xe siècle.
Pendant la Révolution, elle est transformée en grenier à foin.
En 1802, elle est rendue au culte catholique par le Concordat.
Actuellement classée Monument Historique, elle appartient à la commune.
Quelques éléments de vitraux anciens, datant du XVIe siècle, subsistent dans trois verrières.
Le XXe siècle est déjà présent par les vitraux du maître verrier Le Chevallier, réalisés en 1960, et ceux du peintre Gigon, entre 1983 et 1986.
Les vitraux que doit réaliser Gilles Rousvoal sont situés dans le bas-côté nord de l’édifice.
Il opte donc pour une gamme aux couleurs pâles, dans les verts, jaunes et bleus. La thématique reprendra la vie de saints, tel saint Crépin, et la scène biblique du Baptême, mais sur une écriture abstraite. Ainsi des ondes bleues rappellent, par exemple, les fonts baptismaux.
Église Saint-Etienne – BRIE-COMTE-ROBERT (Seine-et-Marne) Ateliers DUCHEMIN à Paris – 2004
Bâtie au XIIe siècle, l’église a été très remaniée au XVe. Les deux nouvelles verrières se trouvent de part et d’autre de baies anciennes. L’une d’elle, datant du XVIe, ayant dû faire l’objet d’une restauration par l’atelier Duchemin, a donné à l’artiste l’occasion de l’étudier de près. De son observation, son projet artistique sortira enrichi.
Gilles Rousvoal réalisera un programme qui harmonise tradition et modernité.
Udo Zembok
Udo Zembok a 20 ans d’expérience dans le domaine de la création de vitraux et de la peinture sur verre. Ses travaux récents sont basés sur les techniques actuelles du thermoformage des glaces et de la peinture aux émaux. Il a réalisé des commandes de vitraux dans la plupart des pays européens : Allemagne, France, Belgique, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas et Suisse. Ses oeuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées.
Découvrez l’exposition d’Udo Zembok au Centre International du Vitrail en cliquant ici.